5 septembre 2011

Les insultes en Argentine


Une chose que j'aime par dessus tout ici ce sont les insultes, ou comment s'enerver en "castellano" soit l'espagnol d'ici, exprimer sa colère, insulter celui qui manque de t'écraser quand tu traverses la rue, le prétendant qui ne te rappelle pas, la personne sur qui tu as envie de te défouler en général. L'Argentin utilise beaucoup d'insultes, son accent italien chantant les rend encore plus vivantes et moi à les écouter je me marre profondément.

Le premier mot qui ponctue les phrases des jeunes et moins jeunes réunis en bande est le fameux boludo qui n'est pas vraiment une insulte en soi, car sinon le pays entier serait boludo/boluda, mais qui serait l'équivalent argentin de "man" des Américains ou de "mec/gars" en français. Le boludo est un petit con, la boluda petite conne, mais c'est gentil et persone ne se vexe. Vous me suivez ? A noter que l'équivalent chilien et péruviens huevon et colombien marica.

Quand on est un peu plus énervé le boludo se transforme en pelotudo. Là ça fait plus mal, et c'est plus méchant

Quand on est hyper énervé alors l'autre est un sorete, un pedazo de mierda,  un infeliz. Là on peut s'attendre à une bonne engueulade et/ou une baston.

L'insulte qui réconcilie tout le monde, c'est le fameux hijo de puta, ce qui sonne le mieux à mes oreilles, soit "fils de pute" en français. C'est pratique, c'est multi emploi, car c'est à la fois une insulte light mais ça peut être aussi admiratif : "Quoi, t'as gagné au loto, que hijo de puta !"
A remarquer que 2 frères (ou soeurs) peuvent se le dire entre eux, ça ne choquera personne.


Quand on me demande ici comment on le dirait en français, j'ai beau chercher, je ne trouve que "connard", ce qui me paraît du coup bien fade ! Non, l'hijo de puta, avec le "rrr" qui racle la gorge, le P que l'on accentue un peu, y'a pas à dire, c'est la meilleure insulte

Illustration en video


A cela il faut ajouter les expressions pour envoyer balader quelqu'un de manière expéditive, l'équivalent du "va te faire..." se dit ici  anda a la concha de la lora, soit littéralement "va voir la chatte du perroquet", (chatte =sexe féminin en langage imagé, pour les étrangers qui me lisent). La légende dit que l'origine de la lora provient du lunfardo (l'argot de Buenos Aires). La lora était une manière de nommer les prostituées à l'époque. Une femme, lassée des avances répétées de son mari, lui aurait un jour balancé cette phrase "va voir la chatte de la prostituée", phrase qui aurait fait fureur depuis.

Cette phrase est le pendant argentin de anda a la concha de tu madre / de tu hermana, qui existe aussi bien sûr en Argentine et qui est plus connu et plus utilisé dans toute l'Amérique du Sud

La puta que te pario,c'est à dire "la pute qui a accouché de toi" est aussi un grand classique, devenu encore plus à la mode depuis la mise en ligne de cette video il y a quelque mois, dans laquelle un supporter de l'équipe de River voit son club de foot redescendre en 2ème division...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon thème Fanny, bien vu!
Les gros mots en castellano c'est comme le beurre dans un sandwich saucisson cornichon.... à savoir: INDISPENSABLE! Sinon c'est fade...

; )

Besos boluda!
Emilie

Emi a dit…

Moi c'est plutôt "carajo"...

Fanny Dumond a dit…

c'est vrai, la comparaison n'est pas fausse jajaja !!!

Michela a dit…

Drôlissime, comme d'hab! ;)